Newsletter #45
Un marché public est un contrat administratif conclus à titre onéreux entre un organisme public et un fournisseur ou un prestataire pour répondre aux besoins d’un organisme public en matière de travaux, de fournitures ou de services. Les marchés qui répondent à un besoin dont la valeur estimée est égale ou supérieure à 25 000 € HT doivent être conclus par écrit.
Définition d’un marché public – Ordonnance du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics -Art. 4
Depuis le 1er avril 2016, l’ancien code des marchés publics, en vigueur depuis 2006, a été abrogé. Les directives européennes en matière de marchés publics ont été ainsi transposées en droit français. Cette démarche poursuit 3 grands objectifs :
- Simplifier et moderniser le droit des marchés publics,
- Mieux prendre en compte les préoccupations sociales et environnementales,
- Favoriser l’accès des PME à la commande publique.
Notamment avec une priorité donnée à l’allotissement et le seuil de dispense de procédure relevé à 25K€ HT. Entre 2005 et 2011, on a observé une forte croissance de la commande publique dans les budgets des associations : +73%. En cause, une interprétation excessive des directives européennes (circulaire Fillon en 2010).
EN SAVOIR PLUS
Le nouveau droit de la commande publique : ce qui change depuis le 1er avril 2016
18/04/2016 -Ministère de l’Économie et des Finances
Dossier juridique : La nouvelle réglementation des marchés publics
05/10/2016 -Lagazette.fr
Circulaire du Premier Ministre du 29 septembre 2015
Nouvelles relations entre les pouvoirs publics et les associations : déclinaison de la charte des engagements réciproques et soutien public aux associations
Des freins quant au recours aux marchés publics
Dans le monde associatif, un certain nombre de freins ont été exprimés quant au recours aux marchés publics au regard des éléments suivants :
- Réduction de la marge de manoeuvre
Les associations, acteurs de terrain, en lien direct avec les publics et leurs problématiques sont à même de formuler des réponses adaptées. Leur capacité d’initiative et d’innovation peut se retrouver réduite par des directives peu souples. - Mise en concurrence des opérateurs potentiels
Les critères de choix notamment autour du coût de la prestation amène la tentation de tirer les prix vers le bas au détriment parfois de la qualité des interventions et de la santé financière de la structure. - Modification du cadre des relations en collectivités et associations
On passe du partenariat à la prestation de service ce qui peut avoir un impact négatif sur des relations de confiance parfois établies depuis de longues années. - Complexité de montage des dossiers
Les très grosses associations se trouvent avantagées face aux plus petites indépendamment de la pertinence des réponses qu’elles seraient en mesure d’apporter. - Fiscalisation
Une association se positionnant sur de la commande publique génère des recettes d’activités économiques dans un champ concurrentiel ce qui l’expose au risque de fiscalisation. - Dérive du projet associatif
Les associations prestataires de service sont amenées à se questionner sur la mise en application de leurs valeurs fondatrices de l’association dans le cadre de leurs activités.
Bien que la commande publique soit une ressource financière non négligeable pour les associations quoi qu’inadaptée à certaines structures, elle fait appel à des procédures très formalisées qui impliquent un changement de positionnement et la prise en compte de d’éléments financiers, organisationnels, juridiques, stratégiques, ….
Les collectivités doivent donc se questionner sur la pertinence de ce mode contractualisation, son adéquation avec les associations de son territoire et les objectifs poursuivis surtout quand la circulaire du 29 septembre 2015 relative aux nouvelles relations entre les pouvoirs publics et les associations s’est positionnée sur « l’intérêt de recourir à la subvention ».
EN SAVOIR PLUS
Découvrir Circulaire valls : des relations apaisées (avril 2016)